L'origine du projet
Le but de mon projet est de définir cette Gaspésie mythique que tout Gaspésien, que toute Gaspésienne portent dans son coeur.
En 1985, j'ai assisté à un cours en art actuel donné par Richard Martel de l'UQAR. J'ai découvert le Land Art. C'est une discipline artistique où l'on intervient de façon personnelle sur un territoire donné, plus ou moins à grande échelle. Je me suis bien accrochée à cette forme d'art contemporain. Comme j'aime les voyages, j'ai décidé d'agrémenter mes déplacements en marquant le territoire visité. J'ai pensé fabriquer une lettre (je travaille à la maternelle, je dois être influencée) à chaque endroit que je visite et de former à la fin un mot ou phrase ou une expression. Quand j'ai visité la Gaspésie en 1985 avec mon fils William, nous avons fabriqué 19 lettres autour de la péninsule gaspésienne où l'on pourra lire sur la carte: VIVE LA GASPÉSIE LIBRE. Dans le sens: Vive la Gaspésie quand on est libre d'y revenir, quand on peut se payer des vacances dans sa Gaspésie natale. Pour retourner ensuite en ville, à Montréal, à Québec ou ailleurs pour étudier ou gagner sa vie convenablement. Mes dix frères et soeurs sont partis très jeunes gagner leur vie en ville, et moi aussi. Deux enfants seulement sur treize sont restées en Gaspésie. C'est le lot encore aujourd'hui des Gaspésiens qui doivent étudier ailleurs et ne revenir travailler que rarement pour gagner leur vie en Gaspésie. La Gaspésie m'a toujours manquée. Je suis une fille de la campagne, la quinzième de 17-z-enfants, comme disait Rita, notre mère. Ce n'est pas étonnant pour moi de choisir la Gaspésie comme premier projet. J'ai déterré mes photos prises il y a plus de 25 ans et asteure à ma retraite je prends le temps d'éditer mon projet par le biais de ce web. Je prends plaisir à me souvenir de chaque endroit que j'ai visité autour de la Gaspésie, je me souviens de toutes les personnes rencontrées. Le journal longtemps perdu et retrouvé de ce voyage avec William qui se retrouve dans ce projet, décrit chaque endroit où nous nous sommes arrêtés. Ce voyage en 1985, qui a duré un mois autour de la Gaspésie m'a permis de m'approprier tout le territoire gaspésien, pour le découvrir, le redécouvrir et de ne jamais l'oublier. Cette façon de faire est devenue pour moi ma façon personnelle de voyager. Je termine ainsi la ville de Paris que je découvre de cette façon pour le troisième été consécutif. Plus tard, j'ajouterai l'État de la Floride que j'ai visité ainsi pendant 6 mois en 2010. Enfin, comme 4ième projet de ce genre, vous pourrez me suivre six mois vers la Californie en novembre 2012.
Étapes du projet VIVE LA GASPÉSIE LIBRE
1- Je choisis sur la carte de la Gaspésie 19 lettres formant "V I V E L A G A S P ÉS I E L I B R E", en essayant de respecter les distances pour que ce soit lisible sur la carte.
2- Je me déplace avec mon campeur, j'arrête à chacun des endroits prévus.
3- À chaque endroit, je fabrique la lettre pré-désignée, avec l'inspiration du moment, avec ce qui me tombe sous la main (fleurs, roches, bois, fruits, objets recyclés, etc). Je fais participer William, il m'aide à trouver les objets pour former les lettres.
4- Je prends des photos en noir et blanc, les traces du projet.
5- Je me donne comme objectif de faire la rencontre d'au moins une personne, de lui expliquer mon projet. Je lui demande de me parler un peu de sa vie en Gaspésie, je peux lui parler un peu de ma vie aussi. Cela peut durer un court laps de temps ou plus longtemps, c'est selon la situation.
6- Je demande à cette personne rencontrée de signer son nom ou ses initiales dans mon journal, j'explique que c'est important pour moi.
7- Le soir, j'écris mon journal. Je raconte ce qui s'est passé, comment on a fabriqué la lettre, la ou les personnes rencontrées, ce qui m'a été dit, ce que j'ai dit, les réactions de William. Mes sentiments face à ce projet au jour le jour.
8- En route, j'arrête au poste de radio-FM de Carleton pour diffuser mon projet en cours. Je contacte 2 journaux locaux, Le Chaleur et le Pharillon qui parleront de mon projet, qui a été bien reçu.
9- Je fais des dessins, des peintures et des gravures pour chaque endroit visité (que vous trouverez dans ce site dans Oeuvres reliées à l'endroit visité. Il s'agit pour moi de prolonger le voyage en créant mes peintures et mes gravures, le voyage étant un prétexte à mon travail d'artiste, je provoque ainsi des situations propices à éveiller ma créativité. Pour moi cela fonctionne. Je dois bouger.
10- Le projet terminé, en septembre 1985, de retour à St-Georges de Beauce, j'ai fait une demande de subventions au Conseil des Arts du Canada pour éditer mon projet et monter une belle exposition, on a perdu mon projet, j'ai refait la demande, qui a finalement été refusée. Comme je n'avais pas les moyens de le faire moi-même, j'ai abandonné l'idée de continuer. Mon projet renaît, c'est plus facile maintenant avec Internet, j'en suis bien heureuse. J'espère qu'il vous plaira. Vous m'en donnerez peut-être des nouvelles surtout si vous êtes de la Gaspésie ou si vous aimez la Gaspésie. Si vous ne connaissez pas la Gaspésie, alors dépêchez-vous, elle vous attend, vous l'aimerez autant que moi.